On n’a pas eu de cours à l’école sur les émotions, c’est bien dommage… On nous aurait dit que, bien qu’invisibles, elles se manifestent dans le corps et qu’elles sont indispensables à notre survie. (Si on n’avait pas eu la frousse face à nos prédateurs, notre espèce aurait-elle survécu ?)
Avant d’être des êtres rationnels nous sommes des êtres émotionnels. Or, la plupart d’entre nous avons plutôt été entraînés à nier nos émotions qu’à les écouter, n’est ce pas ? Ainsi on a plus souvent entendu “va te calmer dans ta chambre !” ou “mais un grand garçon, ça ne pleure pas enfin !” plutôt que “ça arrive d’être triste, pleure ça ira mieux après.”
Ainsi, au fil de la vie, ces conditionnements ont pu entrainer une amplification d’émotions pas toujours très confortables, ce qui a entrainé une autre couche d’émotions, qui a pu générer d’autres pensées, puis d’autres contrôles, et encore d’autres émotions etc, etc, etc… Et BAM ! Angoisse.
Difficile de les nier pourtant ! Elles nous constituent et font partie de nous. Chacune de nos pensées entrainent une émotion. Sans s’en apercevoir, on en ressent tout le temps. Certes, la pensée “j’ai faim” ne déclenche pas la même émotion que “Ahhhh un serpent !!“.
Il y a des émotions plus fortes que d’autres, avec des sensations parfois inconfortables (et non pas “négatives”) et certaines sont mieux perçues. La joie a meilleure presse que la colère par exemple.
Les neurosciences s’en sont mêlées et depuis Antonio Damasio* (avant lui, Charles Darwin* entre autre!), on a découvert qu’elles sont fondamentales pour notre survie, qu’elles provoquent une émission d’hormones pour nous pousser à agir et que si on les ignore elle nous rattrapent. On ne peut ni les duper, ni les fuir (alcool, drogue, divertissement). Elles sont liées à notre histoire, à notre mémoire et naissent dans la zone du cerveau limbique (ou cerveau émotionnel).
Une émotion est donc un mécanisme physiologique qui surgit pour nous pousser à l’action. L’étymologie du mot (emovere en latin) nous renvoie d’ailleurs à cette idée de mouvement. En l’analysant de plus près, on a observé qu’elle se découpe en trois phases :
Autrement dit, quand une émotion forte arrive suite à un évènement, c’est notre cerveau qui nous dit : “RÉAGIT !“. Si cette étape n’est pas respectée (accueillir l’émotion puis agir), c’est là que ça coince. Or si on respectait ces étapes, on se rendrait compte que la durée d’une émotion est courte : entre 2 et 20 minutes !
Pour paraphraser Thomas D’Ansembourg,*c’est un mécanisme de “cocotte minute” car une émotion forte et ignorée peut grossir et imploser (ce qui provoque dépression ou burn out) ou exploser (ce qui donne de l’agressivité, compulsion, anxiété, etc.) mais aussi créer des douleurs, de l’insomnie… Ce qui l’amène à dire :
“Les émotions dont on s’occupe pas, s’occupent de nous…” – Thomas D’Ansembourg
Il y a six émotions de base identifiées dans les années 60 par Paul Ekman* (et au 19ème siècle par Charles Darwin et Guillaume Benjamin-Duchenne*) : la tristesse, la joie, la surprise, la colère, le dégoût, la peur (classement fait selon le type d’hormone produit). Et depuis 2017, une étude californienne a identifié 27 catégories distinctes “pour décrire notre monde intérieur”. Voyons du côté des six principales :
La tristesse nous indique qu’il y a un deuil à faire, que quelque chose est fini.
La joie est notre émotion de base, elle est liée à la satisfaction d’un besoin, d’un désir.
La surprise est provoquée par un évènement inattendu, elle est souvent brève et fait place à une autre émotion.
La colère nous indique que nos valeurs ne sont pas respectées et nous donne la force de repousser quelque chose qui n’est pas en accord avec nous. Elle nous protège.
Le dégoût nous pousse à rejeter quelque chose.
La peur est utile pour nous informer d’un danger et nous pousse à fuir ou à agir. Elle peut être aussi liée à une appréhension. Elle peut être soit stimulante soit bloquante.
Une émotion n’est pas un problème en soi. Elle est comme une messagère pour nous rappeler l’importance de besoins. S’ils ne sont pas respectés, l’émotion surgit pour nous alerter.
Ces besoins sont essentiels. On peut se baser sur la fameuse pyramide de Maslow* pour les identifier. J’aime aussi m’appuyer sur les enseignements de Marshall Rosenberg*qui les classifie en neuf familles de besoins fondamentaux :
“Les jugements, critiques, diagnostics et interprétations portant sur les autres sont autant d’expressions détournées de nos besoins.” – Marshall Rosenberg
Cette classification donne lieu à une liste plus précise mais non infinie. Les besoins sont universels, communs à tous les êtres humains et tiennent sur une page A4. Simplement, leur expression diffère selon les personnes, les époques et les cultures.
En séance, guidée par vos ressentis et les émotions présentes ce jour-là, je peux vous accompagner vers ces besoins souvent ignorés, négligés, délaissés. C’est très efficace pour vous aider à vous libérer de phobie, de sensation de blocage, de compulsion, d’anxiété, etc.
Enfin, il est intéressant de différencier un sentiment d’une émotion. Un sentiment dure plus longtemps et, à la différence d’une émotion, il n’a pas besoin de stimulus présent au moment du ressenti. Il arrive suite à des émotions exprimées -ou non exprimées.
Si cet article a éveillé votre curiosité et donné envie de partir à la découverte de votre planisphère émotionnelle, vous l’aurez compris, l’hypnose est l’outil idéal !
Prenez soin de vous.
(Olala… cette liste manque manifestement de femme !)
Par: Françoise Lefeuvre
Le: 4/9/2024